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DE HENRI IV.' I 8!15 moy, dont je luy fais à present un mot de recharge sur lesadvis qui »me sont conlirmez de tous costez que le duc de Parme doibtrevenir en ce Royaume, partantle mois d’octobre, pour s’y trouver au temps de Yassemblée convoquée à Soissons, pour l’election qu’ils veulent t faire d’un roy, a quoy le roy d’Espagne pretend, et se faitdesjà pro- poser ouvertement, _pensant que la force, les grands moyens, et les promesses qu’il y veut employer, seront moyens assez puissans pour y faire parler. le langage’qu’il voudra, dont la dicte dame pourra, s’il luy plaist, considerer le danger et la consequence. Il est temps plus que jamais que je sois assisté de mes amys. Je'sçay bien qu’elle ala bonne volonté de me secourir, mais le principal est qu’il’luy plaise n’en laisser perdre ny diminuer le fruict par la longueur qui s souvent apporte des inconveniens. Je vous prie d’y tenir la main et le faire valoir, avec raisons pertinentes, et les plus Forts considerations dont vousles scaurés bien accompagner, combien que j’en constitue la plus vive persuasion en’son bon naturel eten la bienveillance _ qu'elle me porte. . . _. ..," . . J . Au demeurant je croy-que son ambassadeur en 'Levant luy aura escript comme le Grand Seigneur a faict prendre et voulu faire mourir le s' de_Lancosme, et qifenlin il m’en a remis le cbastiment, l’ayant _ ce pendant faict mettre prisonnier dans la tour de sa 1ner Noire __jusqu'es à ce que je face sçavoir ce que je veulx en faire faire. Cela est ad- venu principallement par l’industrie et diligence de son dict ambas- sadeur, qui a trouvé moyen de faire surprendre-des lettres "qui ve- noient de Home avec quelque argent et deniers du roy d’Espagne pour le dict Lancosme ; par ou a este descouverte son intelligence de ce costé-là, et plusieurs espions qui luyservoient aussy, desquels aulcuns ont esté pareillement prins, et le nom d’Espagnol rendu d'au- _ tant plus odieux. Je sçay que ce qui a principalement poulsé le dict ' ambassadeur à ce faire est l'afl’ection qu’il congnoist que la dicte dame ` me porte et au bien de mes affaires, suivant laquelle il slest estudié, depuis mon advenement à ceste Couronne, de m’y faire tous_ les serç`_ vices qu’il a peu, ainsi que j’ay sur aultres occasions tesmoigné a