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836 DÉPÉCHES DIPLOMATIQUES et fauxbourgs, et le long des fossez et contrescarpe du dict Verdun, de sorte que mon voyage ne mlapporta le liruict que _j'en avois espere.; qui ne fut neantmoins inutile, car par le peu que y passay, je re- congneus le nombre des forces des dicts ennemys beaucoup moindre _ qu’on ne faisoit, et encores moins de courage et resolution en eulx, ainsy que vous verrés par un discours apart que e vous envoye 2, tel- lement qu’il y avoit apparence que, y entreprenant plus avant, comme j'avois deliberé faire, j’en pourrois avoir bon _marché et emporter à leur barbe quelques places du dict duc de Lorraine, où je me voul- drois adresser pour les inciter au combat, ou leur faire recevoir la honte de les laisser prendre à leur veue, et ce pendant empescher i tant que je pourrois leur acheminement. Toutesfois ayant veu ce que le s' de Beau m’a apporté de la part de la Royne, tant par la lettre qu’elle a pris la peine de m’escrire que par le contenu des vostres, et ce qu’il 111,3. dict de bouche, je me suis resolu de postposer tous ces advantages et le danger mesme que peuvent courir ces provinces de deçà par mon eloignement, au devoir et desir que j’ay de rendre i mes actions agreables à la dicte dame, prenant ses conseils en cela pour resolutions, sans plus admettre aucune raison au contraire, tant pour l'amitié que je sçay qu’elle, me porte, que par l’estime que, je fais de sa prudence, tesmoignée par le bon et sagegouvernement de son royaume, dont elle est non seulement louée, mais aussy ad- mirée en nostre siecle ; de sorte que, me conformant à ses bons advis, j’estimeray ne pouvoir errer, et quand le succés ne m’en arriveroit, i tel que je peux desirer, je le porteray plus patiemment, en luy faisant cognoistre l’aH’ection que j'ay de la rendre contente, que je ne ferois . d’estre en sa mauvaise grace avec beaucoup de prosperité, ne souhaitant rien plus que de demeurer si estroictement lié d’amitié et d'intelli- gence avec elle, que, comme j'ay receu et reçois la plus seure assis- tance de sa part en mes aflaires, aussy elle ayt occasion de prendre ’ Sur les escarmouches qui eurent lieu tîficale, voyez ci-dessus la lettre du 3 oc- devant Verdun entre la troupe du Roi et tobre 1591 au duc de Nevers. les £\VûUt l')OSl€S de l\3l’IIléC lorraine Et POI`]-