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LETTRES MISSIVES


religion catlzolicque et repos de l'estat en ce Royaume. Et pour faire esperer que je y trouverois le Pape .bien disposé en recourant à luy, ils ont lasclzé quelques mots d’une depesohe, qu’ils disent leur estre venue du q commandeur de Dieu, ou il mande que le `Pape s'estoit fort alteré contre ` le duc de Serre, quand il s’estoit declaré des pretentions du roy d'Espagne . - sur ceste Couronne pour l’injante sa jllle ; dont ils monstrent tirer comme un prqugé d’une bonne inclination de sa part à favoriser la pain : en ce l 'dict Royaume, moyennant ce devoir de mon costé. Je veulx plustost juger de cela par l’opinion que j’ay de sa prudence et. debonnaireté, selon l’asseurance qui m’en a esté donnée par mes bons amys de delà, que par ses actionspassëes, les imputant plustost à la mau- vaise information qui luy estoit donnée de mes intentions, que à son natu- — rel. Mais Feœperience du passé, en ce qui despend des zfices de ceulx qui ne se sont encores faict congnoistre aaltres que mes ennemys, me faict justement doubter quels ils les voudront rendre en cesteoccasion ; et la maulvaise volonté trop congneue du roy d'Espagne me faict à bon droict croire qu’il employeroit tout son credit et pouvoir, que on sçait n'estre que trop grand à Rome, et redoutable mesme au Pape, pour traver- ser, et empescher tous les efects qui pourroient ayder le salut de cest Estat, duquel il se veult rendre maistre ou le ruiner ; en quoy, comme il est notoire que le retardement de ma conversion peut grandement favo- riser ses inicques desseings, ainsy j’ay juste occasion de le craindre et eviter tant qu'il me sera possible, joinct que, selon les advis que m’onl cy- devant donnez` les dicts amys, j'ay pensé faire chose agreable au Pape dy proeeder par deçà, d’autant qu'il sera desclzargé, ce faisant, des impor- tunitez et violences dont les Espagnolz luy pourraient user, si premiere- ment je m’en adressois à luy. " ' Cest pourquoy j'ay resolu de ne changer l'ordre que favois jà arresté de m'ayder encela du moyen et ministere des prelats et docteurs catho- licques de ce Royaume, et aprés l’acte de ma dicte conversion, clepescher à Rome, pour requerir la benediction du Pape, en luy rendant l’lzonneur et lïobedience que doit un roy de France. Et ne donbte point que mes enncmys ne calomnient envers luy ceste procedure, et ne taschent de_ la