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DE HENRI IV. - 593 pour vous rendre compte de tout ce qu’il aura iaict en son dict voyage. - ' .l’ay veu ce que vous escripvés des advis que vous avés d’I Iespaigne, qui sont conformes à ce que ien ay d’ailleurs, excepté que l'on me _ mande que les Catelans ne se veulent pas sy aisement rendre que ont l’aict les Arragonnois, et `qu’il semble qu’il y aura, à ceste oc- casion, encore assez` d’exercice, pour l’année,- qui tient le roy d’Es- paigne., Quant à nos nouvelles, je nfattendois qu’il surviendroit quelque grand effect de Yapprocliement de nos armées ; mais le duc de Parme s’est contenté de moins que nous ne pensions ; car ayant couvert ce qu’il n’a osé entreprendre, de secourir ceste ville, de publier quielle n’avoit besoing de secours, il a commencé à se retirer, et ayant ga- gné neuf grandes lieues devant moy, feit en une nuict une grande traicte et passa la riviere de Somme à Pont-Dormy, ou j'arrivay en- cores assez à temps pour en attrapper quelques—uns. Depuis, je m'en suis revenu à ce siege, en resolution de le continuer avec plus d’as— siduité qu’il n'a encores esté poursuivy jusques à ceste heure. Il est vray que depuis que je suis de retour il m'y est advenu ce que je suis i tout accoustumé de voir_adv enir à toutes les grandes assemblées que nous 'faisons, qui est que, aprés un mois de sejour en l’armée, ` chascun se veult retirer. Je ne me suis gueres opposé, mesmes pour les compaignies qui sont de ces quartiers, parce que ce leur est autant de rafrescbistsernent, et que en huict jours, une occasion survenant, je les puis tous ravoir. Encores que beaucoup de François se retirent, cela ne me faict point changer d’advis pour ce siege ; car _i’ay tousjours dix mil soldats estrangers et quatre mil reistres qui ne se retirent poinct. Le duc de Parme a bien eu ceste mesme inconunodité ; Écàr tous les François l'ont du tout laissé. Le fils ide m' de Lorraine s’est aussy retiré, et l’on m'asseure que toute sa cavallerie des ordon— nances des Pays-Bas s'en est aussy allée, de _sorte qu’il se retrouve reduict à bien petit nombre. L’on m’avoit donné advis qu’il estoit . i allé assieger Rue ; mais depuis l’on m’a escript qu’il y a trouvé les » ' LETTRES DE HENRI IV. — III. i