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LETTRES MISSIVES

~ aux gens de guerre estans en ycelle ; ce qui m'a esté fort agreable ` pour la consequence de la place, les munitions espargnées et le temps qu’avés gajgné. J’ay veu par vostre lettre que les s" d’Eclebec et de Fleury desiroient commander en la dicte place, et d’ailleurs vous me proposés les necessitez qui se trouvent en icelle ; à quoy il seroit besoing de pourveoir, avant qu’ils voulussent accepter ceste charge, delaquelle l’un et l’aultre s’acquitteroient beaucoup mieulx qu’il ne se pourroit [sans] pourveoir aux dictes necessitez et munir la dicte place comme ils la demandent. C’est pourquoy j’estime., mon Cousin, qu’il sera à propos, si vous le trouvés bon, d’en donner la charge au s' Douymes, comme je vous en ay cy-devant escript ; Il peut faire une bonne compaignée de gens de pied des harquebusiers qu’il a à present dans sa compaignée. Vous pourrés laisser une aultre com- paignée telle qu’adviserés, oultre celle du s' de Chantrene auquel j’ay accordé commission pour cest effect, suivant ce que m’avés escript. Le dict s' Douymes pourra garder la dicte place avec les dictes trois com- i paignées de gens de pied et la sienne de chevaulx legers, en laquelle il y a plus de quarante maistres ; et m’asseure qu'il rendra aussy bon compte qu’aultre qui en puisse avoir la charge. Davantage il vous ser- vira avec toute affection et fidelité en ce que vous luy commanderés pour vostre particulier, et suivra l'ordre et establissement que luy donnerés. Vous jugerés, mon Cousin, ce qui sera le plus à propos-, et l’ordre qui doibt estre estably en la dicte place pour la conservation d'icelle ; a quoy je vous prie de pourveoir promptement, afin que vous rebroussiés chemin, suivant ce que je vous en escris par le s" de W Beau, duquel fattends le retour, et par luy vostre advis sur ce qu’il vous a proposé de ma part, n’ayant rien apprins, du depuys, de la frontiere de Picardie dont je vous puisse donner advis. Au reste, mon Cousin, faisant le payement de mes estrangers, je me suis trouvé co1u’t de l’argent que je pensois avoir comptant, pour leur payement, des regimens qui sont prés de vous, aussy bien que des aultres._ Les deniers qui y sont destinez n’ont peu estre prests sy tost que je desi- roisl Ceulx de mon conseil travaillent f’ort pour les assembler, comme