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, DE HENRI IV ; 513 ` advisé d'y faire servir quatre pieces de celles que les Estats des Pays- I Bas m’0nt prestées pour l’entrepriuse de ceste ville, lesquelles sont ' encore au dict Dieppe, et ay donné Perdre que j’ay pensé estre necessaire pour les vous faire incontinent envoyer avec des pouldres et bouletz pour trois cens coups, que festime suffiront, avec ce que vous aves, pour venirà-bout de la dicte entreprinse ; esperant que ce sera ouvrage de sy peu de duree, que je pourray avoir icy les dictes ` pieces assez tost pour le temps que l’occasion y sera de m’en servir. Le dit Monthelon vous pourra dire les particularitez des bonnes~nou- velles qui me sont venues de-Provence, de la reductionde quatre ou cinq places soubs mon obeissance, du siege levé par le duc de Savoye de devant un lieu appellé le Puech 2, proche cl’Aix, après cinq i assaultz soubstenus avec perte de plus de douze cens hommes des siens, mesme des chefs. A Marseille luy ont desarmé trois galaires, une sienne, deux d’Espaigne, et chassé ses partisans. La comtesse de Saultô, qu’il avoit faict arrester a Aix et qui est echappée, estant tour— née contre luy, et presque tous faisant le semblable, de sorte qu’on l’estime party du pays, et pour n’y avoir doresnavant gueres de part. Le lmesme porteur des dictes nouvelles asseure .que le siege que les ennemys tenoient devant la ville de Carcassonne estoit levé. Le s' du i Plessis sera icy dans deux jours, mais non pas si bien garny que ne nous trouvions courts de quelque partie de la somme qui nous est ne- cessaire, dont je ne suis en peu de peine. Mon cousin le cardinal de Bourbon et ceulx de mon conseil seront demain à Louviers ; je les _ pourray faire approcher pour aclviser .au remede. Il est sorty quel- ques soldats de Rouen, qui disent qu’il y a grande dissension entre les habitans et les gens de guerre, desquels plusieurs sont en vo- ` lonté de Tabandonner, et y en a desjà plusieurs des plus braves de tuez et blessez. Ils disent aussy que dans la dicte ville ne pensent i pas pouvoir tenir, si le fort est prins. .l’espere que nous en aurons la raison dans peu de jours. Mais le Villars, pour les asseurer, leur . ’ Le Pueh, suivant les Mémoires de Nevers. B Sur la comtesse de Sault, voyez ci-après la lettre du 27 février 1592. Lerrmzs DE msxvm 1v.—m. I 65