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LETTRES MISSIVES


par ordre, deconsiderer quelle est la premiere cause des troubles qui se sont renouvellez en ce Royaume, plus aspres et violens que jamais ; et y ayant esté unanimement recogneu que c’est la rupture et revocation des edicts de pacification, faicte par celuy de l’union en l’année mil—cinq—cens-quatre—vingt-cinq, et depuis continuée et con- Hrmée en celle de quatre-vingt-liuict, il ai esté aussy jugé que le torrent de ces malheurs qui sont derivez de ceste infraction depaix ne peut e’stre1arresté sans premierement en destourner la plus pro- chaine et plus apparente source. Pour ceste occasion, je me suis resolu de- casser et revoquerles dicts edicts de l'union et restablir ceulx de la paix, pour estre observez ainsy qu’ils Yestoient lorsque les aultres Furent faicts ; et en ay envoyé l’edict à mes cours de par- lement pour le publier, comme je suisasseuré qu’elles leront vo- lontiers sans difliculté. Je n'ay pasvoulu ce pendant difierer davan< tage de vous en advertir, tant pour vous rendre participant de mes principaux allaires et de mes resolutions sur iceul-x, que aussy pour ° ce que je ne doubte poinct que les ennemys, qui n’ont d’aultre plus grande industrie que d’interpreter toutes mes actions au pire sens qu’ils peuventien glossent sur ceste-cy et ne facent tous leurs ellorts de la 'laire trouver la plus maulvaise qu’ils pourront. A quoy je n’ay i pensé aultre deftense estre—necessaire sinon que de vous en tenir ad— verty de bonne heure ; car des raisons que j’ay.eu de_ce faire, elles sont sy grandes et communes qu’elles ne peuvent estre ignorées de personne, s’il n’est prevenu de maulvaise intention. ll ne faut que se souvenir de l’estat ou estoit ce Royaume auparavant les dicts edicts et le comparer à celuy ou il a tousjours esté despuis qu’ils ont esté faicts. Et comme l'on aveu les malheurs de la France quasy comme ` arrivez à leur terme et periode par Yobservation de la paix, et aprés " redevenir plus grands et eflroyables que jamais par la rupture d’icelle, u à cela il se peut adjouxter s'il estoit juste et honeste de souH’rir sub- ` sister plus longuement les injures, calomnies portées par les dicts _ edicts, non seulement contre moy en ma personne, tous les princes qui ont cest honneur de m’appartenir, mais contre tous les olliciers T