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LETTRES MISSIVES

i . siege, ou qu’il' y entrast à une fois jusques à quatre cens hommes de , secours. Cela ayant esté ainsi accordé, je leur baillay mes passeports, pour envoyer vers le duc du Mayne et l’advertir dela dicte composition et sçavoir sur la promesse qu’il leur avoit faicte expresse de les venir secourir, jusques à dire qu’il se perderoit plustost que de les laisser perdre, quelle seroit sa resolution, de laquelle, combien que par son reculement aprés estre venu jusques auprés de Paris, ainsy que je vous ay escript, je jugeasse ce qui adviendroit, toutesloysje m’estois prepare à tous evenemens, de sorte que fesperois bien, avec l’ayde de Dieu, ' _ s’il eust `entrepris ledict secours, qu’il ne luy eust cousté moins cher - que feit, l’année passé, e» celuy qu’i-l voulut donner à la ville de Dreux ; et au surplus, j'ay continuellement faict faire sy bonne garde, que qui- conque se fust voullu hazarder d’entrer_ avec troupe s’en fust mal trouvé, ayant esté en cela tres bien servy de la noblesse qui est icy. Mais je ne leur, ay rien fait faire dont je ne leur aye donné l’exemple. Pour le regard du premier point, les dicts deputez qui revin drent, pour ' couvrir son intention de n’y point venir et le manquement de sa pro- messe, en avoient, d'arrivée, rejecté le blasme sur ceux qui avoient faict la dicte capitulation mesme, pour la briefveté du terme, qui luy four- nissoit quelque apparence d'excuse de n’y pas venir, mais non de ne sy estre acheminé plus tost comme ils luy en avoient assez donné de loi- _ sir et laict instance, s’estans à la verité portez à la dellense de ceste place autant vaillamment qu'il est possible, et neantm-oins pour ne ren- ' voyer les dicts depputez du tout mal satisfaicts, ilauroit depesch quant et euxle viconte de Chavanes, avec deux cens cuirasses et trois cens har- _ quebuziers à cheval, qui semhloit, venant de loing, se pouvoir, avant ‘ que je sceusse sa venue, couler dans la dicte ville ; mais en estant à trois _ lieues prés, la nuict d’entre lundy et mardy, il print pour excuse de ne - passer oultre, que la nuict estant des] trop advancée, il ne pourroitar- river que au jour, et estant descouvert, fauldroit à faire ce qu'il pre- tendoit. Avec ceste deflaicte il envoya en çà les dicts depputez, prenant son chemin vers Dreux, d’où il leur donnoit encore opinion qu’il vien- droit lanuict derniere. Mais il a fait plus seurement pour luy, car il-