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— - I D DE HENBIJV, 307 vingt? autres, po_ur faire recongnoistre ce que faisoit l'armée de mes dicts ennemys, et depuis ayant faict venir le s" de la Boissiere avec sa compagnie et mes chevaux legers, fattaquay mes dicts ennemys par continuels escarmouches et les piquay tellement, qu’ils assemblerent toute leur armee pour venir droict à moy. .l’avois depuis faict venir mon cousin le duc de Longueville et le s' de la Noue avec autres cent chevaux et cent harquebusiers, et faut que je vous confesse que jeme trouvayengagé avec les dictes troupes ; mais Dieu me donna le moyen de sortir avec une retraite la plus honorable, heureuse et glorieuse qui se puisse dire] Il faudroit une main _de papier, pour vous dire tout ce qui se passa en ccste journée. C’est pourquoy je vous envoye ce porteur, qui fut tousjours prés de moy, pour vous dire toutes les particularitez de ce qui se passa le dict jour ; et parceque ‘ je sçay qu’il ne vous peut representer beaucoup de choses grandes _ qui se sont passées en ceste occasion, je me reserve à les vous dire i quand nous serons ensemble. .l’ad_jouxteray seulement à ce mot', que i je ne vouldrois, pour beaucoup, .n’avoir veu ce qui s’est passé en cela, et aussy pour vous dire le contentement que j’ay du dict s' de ' ‘ Biron, lequel m’a servy bravement et dignement en ceste occasion. J e vous prie d’en donner advis à tous mes serviteurs par les provinces de mon Royaume, le plus tost que vous pourrés. Je pars presente- ment_ pour suivre l’armée de mes ennemys, laquelle est logée à cinq lieues d'icy. Mon cousin le duc de Nevers, les sî‘ de Givry, de Para- belle, se doivent trouver à neuf heures au renclés—vous de mon armée. Ayant maintenant plus de forces que je n’avois, _ fespere aussy entre- prendre davantage sur mes ennemys ; dont je vous donneray advis. Sur ce, je prie Dieu, mon Cousin, qu’il vous ayt en sa saincte garde. ` Escript à Noisy, le xxvif novembre 1590. _ HENRY. - Encores que vous soyés le pere, vous n’aimés pas tant vostre fils que moy, qui puis dire de luy et de moy :: Tel le maistre, tel le valet. _ Sg.