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DE HENRI IV ; " 253 reprinse de la dicte ville, car c’est un tres mauvais acte et duquel ceulx qui _se trouveront coupables ne doibvent de nous_attendre'aucune grace ; estant au contraire nostre intentionque la justice exemplaire ` en soict faicte. Vous aves au reste bienveu par nostre precedente lettre, en quel estat estoient nosaffaires de deçà. Depuis, nous avons encores ‘ voulu retenter une occasion de faire revenir fennemy au combat, en nous estant rapproche de Paris, et ayant monstre d’y vouloir faire un effort ; mais voyans que pour cela ils ne s’en esmouvoient pas davan- ° tage, ne pouvant pas retenir plus longuement ceste grande troupe noblesse n’estoit accourue icy que sur. l’esp’erance de bataille, et. estant aussy necessaire d’en revestir les provinces qui en estoient demou- rées toutes despouillees, nous nous sommes resolus de la y despartir, et quelques-unes de nos forces, avec lesquelles l’on pourra nettoyer les dictes provinces, pendant qu’avec ceque nous retenons icyl nous empescberons bien que l'enne1ny n’y face aulcun "progres jusques à la venue de nos estrangers, que `nousrassemblerons nos forces, les-- quelles,- ainsy un peu ralfraiscbies, en retourneront avec plusde force ` et acheveront de ruiner bien aisément leur dicte armee, ce que la necessite des vivres et les maladies qui _sont desja parmy eux n’auront pu entierement destruire ; de sorte qu’il n’y a lieuide faire aulcun_e mauvaise conjecture de la separation de nostre armee ; au contraire ce faisant par desseing et conseil des plus saiges cappitaines de cest ` aage, qui se retrouvent prés de nous, il y a toute raison d’en bien esperer, comme nous desirons que vous faictes, et conforts nostre labeur de vos bonnes prieres et assistances particulieres quand l’oc- casion y eschera, ainsy que vous aves tousjours monstre avoir bonne intention de faire ; Donne au camp de Gonnesse, le x_]° jour de sep- tembre 15go. i HENRY. r, ‘ . . roacer.