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I DE HENRI 1V. I 211 desiroisque ce fust, de vous et des s" de la Vallette, Alfonsel et - Desdiguieres, comme y avés faict vostre volonté et grande diligence. Mais la prison de l’un2 et les grands affaires de l’aultre ont esté cause - qu’ils ne s’y sont peu trouver. Toutefois la peine que vous en avés prinse n'aura pas esté inutile, puisquele dict s' Desdiguieres "a peu par ce moyen. estre instruict de vous sur la charge que vous avés entendu que jeluy voulois commettre, pour laquelle _i’ay esté bien ayse d’en- tendre que vous avés esté de IIIOH advis ; auquel, ayant encores puis ' nagueres entendu l’e’stat de` la Provence, je me confirme plus que auparavant,. n’estimant aultre meilleur moyen que cestuy—là pour di- vertir la tempeste dont elle est menacée. Pour ceste occasion ien- _ voye audict Desdiguieres par ceste depesche toute charge et liberté d’enta1ner cest affaire, quand il verrai qu’il` sera à propos, luy ayant donné toutes les meilleures rovisions our fournir à la des euse c u’il - _ P l m’a esté possible ; entre lesquelles Je luy fais estat de cent cinquante mines de sel, que j’ay veu, par Yinstruction que vous avés baillée au- _ ' dit des Pneaulx, que vous avés promis de luy faire delibvrer ; ce que je vous prie d’accomplir, afin que cela ne retarde un sy bon effect, ' Alphonse d'Ornano était le fils aîné vit de mê1ne.1lfut recu chevalier du Saint- de Sanpielro d’Ornano, surnommé di Bus- Esprit en 1595, et la même année devint torga, seigneur de Benano, colonel géné- maréchal de France, et lieutenant géné- ral des Corses au service de France, et de ral au gouvernement de Guîenne. Il mou- VaninadîOrnano. De Thouaraconté dans rut de la pierre à Paris, le 21 janvier lelivreXLI de son histoirela morttragique 1610, à l`âge de soixante-deux ans. de sa mère et de son.père.`, lamais les fu- ’ Après avoir établi l'autorité du Boi en reurs de la vengeance ne furent plus ter- Dauphiné, de concert avec la Valette et I rih1es.A1phonse fut élevé enfant d'honneur Lesdiguières, d'Ornano étantpassé dans le _ des ûls de Henrill. Charles IX le nomma Lyonnais, mit le siégé devant la ville chevalier de son ordre. Il succéda à son de Toissay. Un gentilhomme nommé la père dans la charge de colonel général des Barre étant sorti de la place pour défier, _ Corses, fut ambassadeurà Gênes, gouver- au coup de pistolet, le plus hardi, d’Orna- neur de Pont—Saint-Esprit et lieutenant gé- no, cédant à une fougue chevaleresque, se néral pour le Boi en Dauphiné. Après avoir présenta, fut blessé, fait prisonnier, et ne servi avec beaucoup de courage et de nde- recouvra sa liberté qu’en payant une ran- litélesrois Charles IX et Henri `IH, il re- con de quarante mille écus. Cette lettre connut sans hésitation Henri IV, et le ser- donne la date de sa prison. l 27.