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LETTRES MISSIVES


vous asseurer qu’elle nous augmente, tant plus nous congnoissons qu’elle vous est tres necessaire, `et que nous entendons tousjours tres volontiers vos supplications et requestes, lesquelles meriteront de nous plus de faveur de vos seules mains, que de quelques aultres in- tercessions que vous y puissies employer, voulant que la grace que vous recepvres soit entierement faicte a vous, comme nous ne pouvons permettre que la debvies et en soyés obligez à aultres que à nous. Ceulx de vous qui ont plus de jugement ont deu preveoir de long temps l’es— tat ou vous en estes. Mais vostre necessite presente en fournit assez maintenant aux plus simples pour congnoistre que la chose est pre_iu— diciable. Il n’y peut avoir que les plus coulpables et desesperez qui aiment mieulx consentir à la ruine publicque que de souffrir que rien . survive a l’e[fort de leur ambition, qui vous peuvent tromper en cela. La derniere. descriptionlique vous aves faicte de vos vivres doibt faire la solution à toutes autres vaines propositions. Nous sçavons, comme vous voyés, quelle elle a este, et jusques à quelle heure vousdebves subsister ; et sçavons dadvantage ce que ne sçaves, et sur quoy estes abusez : que le secours que on vous promect i est imaginaire. Le voyage que nous venons de faire le nous a encore mieulx faict paroistre que auparavant, comme vous mesmes vous pouves maintenant apercevoir, puisque le dict duc de Mayenne se reculle de ` vous, au lieu de s’en approcher, qui est un indice assezsullisant que son ` desseing n’est que particulier ; auquel neantmoins voyant que le temps de vostre opiniastrete luy peut grandement servir, c’est la seule oc- casion pour laquelle il vous y entretient ; ou bien slil luy succedoit mieulx que par toute raison il ne debvroit faire, ce seroit pour vous pouvoir plus facilement livrer entre les mains des Espaignols, comme . il est tout commun qu'i-l fa ainsi tralicque et contracte avec eulx. Vous ayant bien voulu dire tout succinctement ce que dessus, tant pour la descharge de nostre conscience envers Dieu et ne laisser rien de ce qui est de nostre debvoir et qui peut servir à vostre bien, que On dirait aujourdbui inspcc tion. '