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LETTRES MISSIVES


nombre. Ce que voyant, leurs Suisses ont eu recours à ma miseri- corde, et se sont renduz les colonnels, capitaines, soldats et tous leurs drappeaux. Les lansquenets et François n’ont point eu le loisir de prendre ceste resolution, car ils ont esté taillez en pieces, plus de douze cens des uns et autant des autresa ; le reste prisonnier et mis en roupte dans les boys, a la mercy des paysans. De leur cavalerie, il y en a de neuf cens à mille de tuez et de quatre à cinq cens de desmontez et prisonniers, sans comprendre ce qui slest noyé au passage de la 'ri- ` viere d’Eure, quiils ont passé a Yvry, pour la mettre entre eulx et nous, qui sont en grand nombre. Le reste des mieulx montez s’est saulvé a la fuitte, mais ce a esté avec tres grand desordre, ayant perdu tout leur bagage. Je ne les ay point abandonnez qu’ils nlayent esté prés de Mante. Leur cornette blanche m’est demeurée, et celluy qui la por- toit prisonnier ; douze ou quinze autres cornettes de leur cavalerie, ' deux foys dadvantaige de leur infanterie, toute leur artillerie, infinis seigneurs prisonniers, et de morts un grand nombre, mesmes de ceulx de commandement, que je ne me suis peu encores amuser de faire - recongnoistre. Mais je seais que entre autres, le conte d'Egemont"‘, de vostre aydeet bon secours, dontje vous ses sainctes et dignes graces. Au camp i suis tant redevable que je ne souhaite la re— dllvry, le jeucly xv' mars 1590. . duction de mon Royaume, aprés Yadvance- «Vostrc plus Iidelle et pan-faictement ment du regne de J esus-Christ, principale- b°¤ ¤m)' _ T lllfîllll (IUC POUF ID’3C(.1lllllÈCI` CDVCTS VOUS (lCS il il obligations auxquellesje vous suis consti- ° Leg lanaqueneta furent tous passes tué, et pour vous faire cognoistre quand au fi] dg ]’ePee, Pour venger la trahison _ Toccasion se presentera, à Vencontre de dontils s'étaient rendus coupables à la ba-- toutes personnes, que je vous suis et seray taille d’Arques, ou ayant feint de se rendre pour jamais un support le plus ferme etle au Bei, ils avaient tourne leurs armee plus asseuré que eussiés peu acquerir, pour contre lui, dès qu’ils eurent été admis dans n’espargner rie-n qui soit en ma puissance, ses rangs. ny ma propre personne, que tout ne soit ‘ "Philippe, comte cl'Egmont, prince de exposé au debvoir de nostre association et Gavre, chevalier de la Toison d’or, gouver- fraternité de regne et de religion, en la- neur de l’Artois, fils aîné de Lamoral, quelle je prie Dieu qu'il vous veuille main- comte d'Egmont, et de Sabine de Bavière. tenir, malgré les ennemis de sa parolle, et Il commandait les troupes que Philippe II vous donner, Madame, en toute felicité, avait envoyées au duc de Mayenne, et son