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LETTRES MISSIVES


» tonnement au dedans du fort que, sans la diligence que je fis dly en- voyer des gens, sur l'advis qu’il m’en vint, `environ mynuict, et dly . retourner le lendemain avec toute- mon armée, la garnison estoit hors d’esperance de se pouvoir plus desfendre. Je fus trois ou quatre A . jours a essayer tous moyens de remedier à cest accident ; et entre aultres choses, combien -.qu’il y eust deslorces delennemy dans _ Poissyppour garder ce passage, je me desliberay de tenter de l’em- portersur luy, et y envoyay le baron, de Biron’avec quelque nombre de gens dc"pied, où il lit si bien qu’il y entra par escalade, et ayant forcé quelque corps de garde, où les ennemys firent testée, les contraignit, en demeurant plus de cinquante à soixante morts ' sur la place, d’abandonner la ville, s’estans sauvez dans un fort , qu'ils avoient environ le milieu du pont, lequel ils gagnerent de vi- tesse, et hausserent le pont-levis sur eux, estant l’arche coupée du costé des nostres, qui les empescha de poursuivre plusavant leur victoire. Le lendemain je Hs amener quelques pieces d’artillerie et battre . ledict fort. Le duc de Nlayenne en fit mettre aussy de l’au—ltre bout. du pont, dont il faisoit tirer sur nous, estant prés de la avec une par- tie_ de `son armée. Toutesfois, aprés que nostre batterie eut ouvert deux.- tours qui faisoientle l’ront'du dict“l’ort, le pont-levis ent1‘e*deux,=nos gens se coulerent, à chevauchon, par dessus les garde-Poux. du pont, i— avec telle resolution et courage que [dés quel les ennemys qui estoient _ dedans, en nombre de plus de deux cens, les apperceurent entrer, ils _ slenluirent avec tel estonnement, que, laissans leur maistre de camp, nommé Conflans`; qui y lut "tué, [et] se voulans retirer à un aultre i fort, au devant duquel yavoit une autre arche coupée, qu’il leur falloit passer par dessus une eschelle, plusieurs tomberent dans la u riviere et se noyerent. Le jeune Sigoigne, qui voulut aussy tenir bon, ylut faict prisonnier. ' -; Cela ayant esté Taict à la veue du dict duc de Mayenne, yestant aussy le duc d’Aumale, lequel y fut un peu blessé d’une harquebu— i ' sadea la teste (qui est touteslois, à ce qu’on dit, sans danger) la nuict,