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DU ROI DE NAVARRE. l'75 1586. — 1°‘" JANVIER. — IV". Cop. — Biblioth. de Tours, ancien manuscrit des Carmes, coté M, n° 50, Lettres historiques, p. 2 16- Communiqué par M. le préfet. Cop. g B. R. Suppl. fr. Ms. 1009-3. Imprimé. — Mémoires de messire Philippes de Mornay, etc. édit. Je 162lL, in-li°, p. 598. Et Mémoires de la Ligue, t. I, p. 308. _ A MESSIEUBS DE LA VILLE DE PARIS. [ l Messieurs, Je vous escris volontiers, car je vous estime comme le imiroir et Tabrege de ce Royaume ; et non toutesfois pour vous infor- mer de la justice de ma cause, que je scay vous estre asses cognüe : au contraire, pour vous en prendre à tesmoings, vous qui, parla mul- titude des bons yeulx que vous aves, pouves voir et penetrer profonde- ment tout ce qui se passe en cest Éstat. Vous sçaves quel jugement a faict le Roy, des le commencement, des aucteurs de ces miseres, quels il les a prononcez et declareza vos oreilles : il vous requeroit de l’as- sister contre eulx, comme ennemis publics ; et c'estoit lors que sa volonte estoit entiere et libre, premier que la violence eust rien ga- ` gas sur luy. Tout le changement qui y est venu despuis, je sçay que vous’l’aves imputé, non à son vouloir, mais à leur force. Et, de faict, je suis bien adverty, quiestans peu aprés requis de fournir aux fraix de ceste guerre, vous aves bien seu respondreque ces troubles n’a— voient oncques este de vostre advis ; que c’estoit à ceulx qui les mou- voient, non à vous, a en porter les irais : response que vous 11°aves pas accoustume de faire, quand vous pensés qu’il est question, ou du service du Roy, ou du bien du Royaume ; car jamais subjects ont- ils este plus liberaulx pour ce regard que vous? Mais, certes, quand vous aperceves que vos deniers ne vont pas aux reparations, comme i quelques fois on vous fait croire, mais à la ruine du Royaume ; quand vous voyes clairement qu’on ne vous demande pas vos bagues pour ' fournir à la rançon d’un roy Francois ou de ses enfans, ou d’un ‘ u Faite par M. du Plessis. ¤ (Mémoires de Mornay.) D