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LETTRES MISSIVES

` 1586. -¥- 1°' Jmvma. —1l1“‘°. Cop. — Biblioth. de Tours, ancien manuscrit des Carmes, coté M, n° 50, Lettres historiques. p. 210. Communiqué par M. le préfet. Cop. — B. B. Suppl. f’r. n° 1009-3. Imprimé. — Mémoires de messire Philippcs dc Momqy, ctc. édit. de 162li, in-!;°, t. I, p. 594. Et Mémoires de la Ligue, t. 1, p. 305. A MESSIEUBS DU TIERS ESTAT. \ Messieurs, Je n’ay pas besoing de grand langaige pour vous faire _ entendre la justice de ma cause. Ressouvenés—vous que, lorsque ces remuëmens sont advenus, nous vivions en paix, et de jour en jour allions en mieulx. Ressouvenéswous, nonobstant qu’ils fussent direc- tement contre moy, que je n’ay pas bougé huict mois durant, que ma patience a passé toute borne. Ptessouvenés-vous que j’ay veu les armes mesmes qui me devoient estre plus propices, joinctes à mes ennemis et aclieminées contre moy, premier que de me resoudre a me desfendre. Et je vous jure, Messieurs, que l’l1orreur diune guerre civile, et Yappreliension sensible des miseres et calamitez qu’elle produict, me rendoit stupide et insensible à mon dommage propre, si je nleusse aperceu que ma trop longue patience tournoit en danger et en ruine à ce Royaume, donnant loisir aux perturba- teurs d’y faire violemment tout leur plaisir. S’il a esté question de A la Religion, je me suis soumis à un concile ; si de plainctes concer- nantes cest Estat, à une assemblée d’estats.i.1`ay desirémesme de ti- rer sur ma personne tout le peril de la France, pour la sauver de misere, nfestant esgalé de mon plein gré à ceulx que nature m'a rendu interieurs ; au lieu que de leur propre interest ils ont faict _ une calamité commune, de leur querelle particuliere une confusion publique..l’aurois à me plaindre de ce que mes justes oilres n’ont i esté receuës. Je mien plains à vous, pour vous toutesiois, et non pour moy ; je plains les extremitez ou l’extreme injure qu’on mue fait ‘ « Faite par M. du Plessis. » (Mémoires de Mornajr.)