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casion d’admirer les lettres de Henri IV et d’en aller curieusement consulter les originaux dans nos grandes collections de manuscrits. L’abbé de l’Écluse fit le dépouillement d’une partie des fonds que possédait de son temps la Bibliothèque du Roi. Il joignit à cette récolte abondante les tributs des collections particulières dans lesquelles il avait accès. Ainsi, avec les lettres fournies par les grands ouvrages contemporains que nous avons cités d’abord, il rassembla environ deux mille lettres, dont les copies, presque toutes de sa main, sont conservées au cabinet des manuscrits à la Bibliothèque du Roi. Toutefois, excepté pour les extraits de quelques collections particulières de son temps, aujourd’hui dispersée[1], ces nombreuses copies de l’abbé de l’Écluse nous sont de peu d’utilité[2].

Au lieu de l’ordre chronologique, le seul admissible dans un recueil de ce genre, il établit un classement qui rapprochait toutes les lettres adressées à un même personnage, quelle que fût la date de ces lettres. Tout porte à croire qu’il n’adopta ce plan qu’après avoir essayé sans succès de surmonter les innombrables difficultés de la disposition par dates.

Le travail très-considérable que prouve la quantité de matériaux rassemblée par l’abbé de l’Écluse dut lui faire assez bien apprécier l’étendue du sujet pour qu’il finît par apercevoir l’insuffisante de ses efforts ; car il ne donna point définitivement de publicité à ce travail, tout disposé pour la presse[3]. Comme, par ses études antérieures, il se trouvait

  1. Par exemple le cabinet de M. Joly de Fleury, celui du président de Meinières.
  2. Nous comparons toujours cependant ses copies avec les autres sources, et nous ne manquons pas d’en joindre la mention.
  3. Son manuscrit, dont il se défit en 1751 pour une somme de deux mille livres, appartient aujourd’hui à la Bibliothèque du Roi, où il forme quatre volumes du supplément français, nos 1009 - 1, 2, 3 et 4.