Monsr de Bellievre, mes predecesseurs ont esté, pour beaucoup de considerations, exempts de la traitte foraine[1] de mon pays et souveraineté de Bearn. Je vous prie tenir la main que je sois autant gratifié comme ils ont esté et le remonstrer partout où besoin sera.
Orig. — Arch. de la famille Fortisson. Copie transmise par M. Jubé, sous-chef de bureau au ministère de l’Instruction publique.
Capitaine Fortisson[2], Ayant entendu que sur les reparations que j’aurois cy-devant faict faire aux murs de ma ville de Mont de Marsan, afin d’y pouvoir faire plus aysement la ronde, aulcuns particuliers, habitans de la dicte ville ont esté si peu respectueux que, de leur aucthorité privée, se sont ingerés de ruiner et demolir les dictes reparations, et veulent fermer les ouvertures tant du hault que du bas des dicts murs, pour empescher le passaige, ce que je trouve trés mauvays ; j’escris aux maire et jurats de ma dicte ville, afin de s’informer au vray de ceulx qui se sont ainsi ingerés et taschent de s’opposer à mon service, et faire en sorte que le tout soit entretenu et continué en l’estat qu’il estoit auparavant, et, au cas que l’on ait fermé aulcun des dicts passaiges, faire le tout ouvrir et remettre en l’estat qu’il estoit cy-devant. En quoy je vous prie aussy tenir la main de vostre costé, et, si besoing est, donner aux dicts
- ↑ Cet impôt était établi sur les blés, vins, toiles et pastels, qui sortaient du royaume ; et même comme d’autres impôts analogues, il se percevait, dans certaines parties de la France, aux frontières des provinces réputées étrangères. À plus forte raison devait-il être établi aux frontières d’une souveraineté différente. L’exemption de ce droit était une faveur accordée aux rois de Navarre.
- ↑ Fortis du Souil, dit Fortisson (surnom qui est devenu le nom de ses descendants), était seigneur et baron de Roquefort et de Balizac. La charge importante de gouverneur de Mont-de-Marsan venait de lui être confiée.
