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necessaire en ce Royaume qu’elle est à present. Sans ce mauvais temps, je me fusse desja acheminé au Port d’Albret. Aussy tost qu’il fera plus beau, je partiray pour y aller, et de là prendray le chemin de Nerac pour y aller. De quoy je vous advertiray et du temps que j’y pourray estre. J’ay veu l’avertissement que m’avez donné des sieurs de Duras, de Lansac et de Saint Luc[1]. Je ne doute point que vous n’ayés adverty le Roy de la recherche que les soldats faisoient des armes, et d’autres menées qui se font pour souslever le peuple ; et que n’ayés retenu le dict soldat pour savoir davantaige de son fait. Je vous prye, mon Cousin, me mander de vos nouvelles selon les occasions, et vous assurer de l’entiere amityé de

Vostre plus affectionné cousin et plus parfaict amy,


HENRY.



[1584. — novembre. — IIIme.]

Orig. — B. R. Fonds Béthune, Ms. 8828, fol. 18 recto.

Cop. — B. R. Suppl. fr. Ms. 1009-4.


À MON COUSIN MONSR LE MARESCHAL DE MATIGNON.

Mon Cousin, J’ay esté extresmement ayse de veoir monsr le comte de Torigny[2], vostre fils, qui m’a tesmoigné la mesme affection que

  1. Francois d’Espinay, seigneur de Saint-Luc, baron de Crèvecœur, d’Arvert et de Gaillefontaine, pair de Cambrésis, etc. fils de Valeran des Hayes, dit d’Espinay, seigneur de Saint-Luc, et de Marguerite des Grouches, fut chevalier des ordres, gouverneur de Saintonge et de Brouage, lieutenant général au gouvernement de Bretagne ; il succéda, en 1596, à Philibert de la Guiche, dans la charge de maître de l’artillerie de France ; où il eut bientôt pour successeur Antoine d’Estrées ; car il fut tué au siège d’Amiens, le 8 septembre 1597.
  2. Odet Goyon de Matignon, comte de Thorigny, fils aîné du maréchal et de Françoise de Daillon du Lude, né en 1559, était alors gentilhomme de la chambre du Roi. Il fut maréchal de camp, lieutenant général au gouvernement de Normandie, gouverneur de Cherbourg, bailly d’Évreux, capitaine de cinquante hommes d’armes des ordonnances et de cent arquebusiers à cheval, conseiller d’état et chevalier des ordres du Roi. Il mourut deux ans avant son père, le 7 juin 1595, laissant une très-belle réputation militaire.