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[1584. — au mois d’octobre[1].] — IIme.

Orig. autographe. — B. R. Fonds des Cinq-cents de Colbert, Ms. 9, fol. 171 recto.


À LA ROYNE, MERE DU ROY MON SEIGNEUR.
Madame,

L’assemblée a esté tenue à Montauban, suivant ce qu’il a pleu au Roy permettre. Je n’ay point veu compagnie plus disposée à la paix et au bien de l’Estat, et à rendre l’obeissance deue à Vos Majestez. Monsr de Bellievre, qui a peu entendre ce qui s’y est passé, pourra temoigner ma droite intention. Mon cousin monsr de la Val[2], et le sr du Plessis ont esté nommés d’un commun consentement, et l’avocat Constant particulierement, par les deputés de la dicte assemblée, pour aller devers Vos Majestés et leur presenter, avec toute humilité, quelques cahiers, requestes et supplications qui ont esté dressés pour cet effect. Il vous plaira, Madame, y avoir esgard et usant de sa bonté accoustumée, excuser ce qui pourroit encore rester d’infirmité és esprits des pauvres sujets de Sa Majesté, et, sur ce, vouloir ouyr et croire mon dict cousin et le sr du Plessis et Constant, m’honorer de vos commandemens et me tenir tousjours pour

Vostre trez humble et trez obeissant subject,

fils et serviteur,


HENRY.
  1. Cette date, ajoutée au haut de la lettre originale, est d’une écriture ancienne et s’accorde bien avec les événements qui y sont relatés.
  2. Il ne s’agit point ici, ni dans la lettre précédente, de M. de Montmorency-Laval, mais de Paul de Coligny, dit Gui, comte de Laval ou la Val, fils aîné de François de Coligny, seigneur d’Andelot, et de Claude de Rieux, comtesse de Laval et de Montfort, fille du comte d’Harcourt. Le comte de la Val était né le 13 août 1555 ; il mourut le 15 avril 1586.