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une compagnie de gendarmes, laquelle j’ay demandée, non pour importuner Vostre Majesté de mes demandes (ce que je n’ay accoustumé, pour charger voz finances), mais pour pouvoir estre accompagné au dict voyage, qui est de consequence, avec dignité et seureté, et sans faire entrer Vostre Majesté en frais extraordinaires pour mondict voyage, et ne pouvant faire le dict voyage, avec mon train, seul et sans estre suivy et accompagné de gentilshommes de qualité de l’une et l’aultre religion, il fault maintenant que j’entre en grande et extraordinaire despence, pour laquelle soustenir estant besoin de m’ayder du mien, j’ay prié le dict sieur de Bellievre de s’employer à ce que je sois payé de ce qui me reste de la composition de Perigueux, laquelle m’est deue et promise avec beaucoup d’asseurance, il y a plus de deux ans pour le moings : qu’il me soit, sur la dicte composition ou en deduction, baillé jusques à six ou sept mil escus (attendu mesmes qu’elle a esté levée et imposée, et est entre les mains des tresoriers, ou employée ailleurs), et qu’il playse aussy à Vostre Majesté d’entretenir pour le temps de mon dict voyage et pour le reste de cette année, ma nouvelle garde, laquelle me servira au dict voyage, et commander le payement des deux gardes auxquelles il est deub presque une année ; en quoy je suis des plus mal traictez.

Le dict sr de Bellievre m’a aussi parlé de la chambre de justice de Guyenne, laquelle, aprés le temps expiré, reside encore en Guyenne. Sur quoy je luy ay faict entendre que je n’ay, comme je n’auray jamais, aultre volonté que celle de Vostre Majesté, et mesmes en ce qui despend de vostre commandement et de l’edict et conferences, qui contiennent que la dicte chambre de justice se departant de la province de Guyenne aprés deux ans, la chambre tripartie y doibt estre restablie. Mais si on la veult, ce faisant, regler suivant l’edict de l’an cinq cent septante (comme on dit aucuns l’avoir requis), c’est chose qui pour le mieulx doibt estre proposée en l’assemblée des Eglises qui y ont interest, estant une nouveauté que je ne puis accorder seul contre vostre edict, si elle n’est requise. Par mesme moyen, il y seroit parlé de la remise des villes de seureté, et de ce qui reste à executer de l’edict