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à la Court par le capitaine Ribault, auquel j’ay baillé une despesche plus preignante[1] que toutes les aultres, tant pour l’establissement de la chambre que pour la revocation de l’ampliation. Si les Eglises et tous les aultres qui y ont autant ou plus d’interest que moy, y apportoient autant de soing, d’affection et de diligence, il y a long-temps que les choses fussent en meilleur estat qu’elles sont. Toutesfois le sr de Lesignan m’a asseuré que le Roy mon seigneur a commandé l’expedition pour le dict establissement, tout ainsy que la desirez, et s’asseure qu’elle est à ceste heure faicte. Aussy tost que j’en auray des nouvelles, je vous advertiray. Ce pendant je prye Dieu vous tenir, Monsr de Scorbiac, en sa saincte et digne garde. De Nerac, ce xiiije novembre 1582.

Vostre bien bon et assuré amy,


HENRY.




1582. — novembre.

Orig. — Arch. de M. le comte H. C. de Meslon. Envoi de M. le secrétaire général du département de la Gironde.


À MON COUSIN MONSR DE MATIGNON.

MARESCHAL DE FRANCE.

Mon Cousin, Je vous ay aultrefois parlé du commandement que j’avoys faict à Meslon de s’assurer de la personne de Gabarret, quelque part qu’il le trouvast. J’auroys ung extresme regret si, pour avoir suivy mon intention, je le voyois en peine. J’ay sceu que le sr de Sainct Mens le veult poursuivre de ce qu’il saisit sa maison, voulant attraper Gabarret, et que si vous luy commandés, il s’en desistera. Je vous prye, pour l’amour de moy, luy escrire une bonne lettre, et au payeur des garnisons des villes de seureté, de ne faillir à delivrer à Meslon les estat et gaiges de gouverneur de Montsegur, qui luy sont deubz

  1. Cet adjectif preignant ou pregnant se trouve dans le glossaire manuscrit de Sainte-Palaye, et dans Roquefort, avec le sens de vif, pressant, qu’il a ici.