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[1582. — 3 septembre.] — IIme.

Cop. — Biblioth. de Tours, ancien manuscrit des Carmes, coté M, n° 50, Lettres historiques, p. 107. Communiqué par M. le préfet.


[[1] À MON COUSIN, MONSR ***.]

Mon Cousin, L’entiere affectyon que j’ay de conserver une tres estroicte et parfecte amitié avec monsieur de Savoye, mon cousin, m’a convié vous escrire ceste lettre, tant pour vous asseurer que je me tiens trez heureux de la recherche qu’il faict de mon amitié, que je luy ay vouée et dédiée avec toute la fidélité et obeïssance qu’il sçauroit jamais désirer de personne de ce monde, que aussy pour establir une perpetuelle union et mutuelle correspondance entre nous, qui sera tousjours soigneusement recherchée de ma part, comme les effects luy en rendront plus certain tesmoignage. Ce que dans peu de jours je luy feray amplement entendre par un gentilhomme que j’enverray vers luy. Et par ce, mon Cousin, que le lieu et rang que vous tenez pres sa personne me font croire qu’il ne s’est rien passé en la charge et négociation du sr de Bellegarde, que vous n’ayez entendu, et favorisé d’une bonne volonté pour le faire reussir au bien que je desire, ainsy qu’il m’a faict bien amplement entendre, je vous prieray affectueusement vouloir continuer, et faire en sorte que les conditions qu’il a proposées soient tellement modérées et adoucies, que mon debvoir et ma reputation n’en puissent estre aulcunement diminuez[2] De ma part, j’apporteray tout ce que je verray estre utile et raisonnable pour faciliter ceste affection, et recognoistray l’obligation que je vous ay, dont je me deschargeray en tout ce qui se presentera, où je seray propre à vous faire office de vray amy, n’y

  1. Cette lettre se rapporte évidemment au même sujet que la précédente, dont on peut voir les notes. Nous jugeons inutile de donner, comme presque identiques, trois autres lettres conservées à la suite par le manuscrit de Tours, mais sans les noms des personnes à qui elles sont écrites. Celle-ci paraît adressée à l’un des principaux seigneurs de la cour de Savoie.
  2. Voyez la note 3 de la lettre précédente.