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1582. — 10 janvier.

Orig. — Arch. de M. le baron de Scorbiac, à Montauban. Copie transmise par M. Gustave de Clausade, correspondant du ministère de l’Instruction publique.


À MONSR DE SCORBIAC,

CONSEILLER DU ROY MON SEIGNEUR, EN SA COURT DE PARLEMENT DE THOLOSE ET CHAMBRE DE L’EDICT.

Monsr Scorbiac, J’escris des lettres generales à la noblesse et aux Eglises de Quercy, Rouergue, Loragois et Albigeois, et quelques particulieres à des gentilz-hommes et aux villes, lesquelles je vous prie faire tenir soigneusement, suivant leur adresse ; et si d’adventure on a oublié quelques-ungs, je vous prie leur en envoyer des copies, et les advertir que resoluement j’espere partir dansle xxve de ce mois, ou pour le plus tard le dernier, pour m’acheminer vers Sainct Jehan d’Angely, jusques où je suis desliberé d’accompagner la Royne ma femme. Et pour ce que je[1] crains que ceulx qui sont accoustumez aux desordres et remuemens ne prennent occasion, par mon absence, d’entreprendre quelque chose, je prye et exhorte ceulx de la noblesse et des villes, de prendre garde à leur seurté et conservation, et de ne permettre poinct que ceulx qui sont de nostre party facent aulcunes courses ny aulcun acte qui prejudicye à la paix. Si d’adventure aussy on voyoit que ceulx qui procurent nostre ruyne se mettent en estat de nous meffaire, je les prye de m’advertir de ce qui se passera. À quoy je vous prie aussy vous employer et n’espargner de m’envoyer homme exprès pour me faire entendre ce qui pourroit survenir en voz quartiers et ez environs. Et sur ce, Monsr de Scorbiac, je prie Dieu vous avoir en sa saincte garde. De Nerac, le xe janvier 1582.

Vostre bien asseuré amy,


HENRY.
  1. Ici la copie fort soignée qui nous est envoyée de Rabastens donne le mot me (je me crains), surabondant et contraire à la syntaxe de la phrase.