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Sa Majesté, pour me ranger et conformer selon ycelle. Cependant puisqu’il y a encores dedans la ville des prisonniers et plusieurs meubles pillés appartenant à ceulx de la dicte Religion, je vous prie derechef faire le tout rendre, et mettre en liberté tous les dicts prisonniers, principalement le dict Sauliere ; de sorte qu’il n’en puisse estre faict aulcune plus grande plaincte. Je m’asseure que comme vous avez faict delivrer La Fourcade et Charon, vous pouvez en faire le semblable du dict Sauliere et aultres prisonniers et leur faire restituer ce que pris leur a esté. C’est chose qui deppend de vostre pouvoir et authorité, et dont vous vous devez faire croire. En ce faisant, vous ferez beaucoup pour les preneurs et detenteurs, en ce que par ce moyen leur faulte sera estimée moins griefve ; et je m’asseure que ce sera chose fort agreable à Sa dicte Majesté, et j’en recevray un tel plaisir et contentement que je ne fauldray de m’en souvenir pour m’en revancher en vostre endroict, s’offrant l’occasion. En esperant qu’ainsi le ferez, je prierai le Createur vous avoir, mon Cousin, en sa tres saincte et digne garde.

Escript à Nerac, le xe d’aoust 1581.

Vostre bon cousin et affectionné amy,


HENRY.


Despuis la presente escripte, j’ay receu une lettre du Roy sur la dicte prinse, laquelle il reprouve, comme vous verrez qu’il vouldroit d’autant plus exciter à moyenner la delivrance du dict Sauliere et restitution de ce qui a esté pris et pillé. Je vous envoye copie de la dicte lettre, afin que vous soyez aussy instruict des aultres particularités y contenues.