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cest effect, je sens en moy renaistre un double desir et obligation de vous aimer et de participer à la mesme douleur et affliction que vous sentez de ceste perte. Pour laquelle, vous conformant à la volonté de Dieu, pouvez recevoir ceste consolation, que l’heureuse memoire de sa vertu et valeur augmentera l’esperance que ses amis ont conceue de vous. Entre lesquels ne voulant ceder aux premiers, je m’efforceray tousjours de vous tesmoigner par vrays effects que n’aurez jamais amitié avec prince qui vous rende plus de debvoir, ne qui desire vous obeir plus que moy. Je vous supplie doncques, Monsieur, me faire ceste faveur que nous nous entraimions comme freres, et prendre de moy l’intelligence et mutuelle correspondance que vous adviserez, ainsi que j’ay prié ledict sr de Bellegarde vous rapporter avec la mesme creance de moy qu’il vous a pleu luy donner. Et m’estant sur ce humblement recommandé à vostre bonne grace, prieray Dieu vous donner, Monsieur, en santé, bonne et longue vie. De Coutras, ce xve décembre 1580.

HENRY.




[1580. — vers la mi-décembre.]

Cop. – Arch. du Royaume, section historique, série K, carton 99, liasse n° 5.


À MONSIEUR, FRERE DU ROY.

Monsieur, J’ay entendu de mon oncle, le duc de Montpensier, ce qui s’est passé par les propos sur lesquels monsr de Nevers luy dresse sa querelle, dont il vous a supplié vous ressouvenir et les luy mander ou escrire pour les advouer (ne le pouvant ny voulant faire aultrement, pour ce que nous vous tenons tous pour prince