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commander à monsr de Montmorency qu’il fasse sortir de la dicte ville de Soreze ceulx-là qui l’ont surpris et qui y ont tant exercé de cruaultez et pilleries qu’il n’est possible de le croire. Tout le pays de Languedoc en est grandement allarmé, et, s’il ne vous plaist d’y pourvoir, je crains qu’aucuns de vos serviteurs n’y ayent plus gueres de puissance. Il y a plusieurs aultres contraventions, dont j’estime que monsr de Strosse vous aura adverty, ayant trés bien congneu que les catholiques n’en font pas moins que les aultres, comme il m’a mandé, et qu’il sçait que ceulx d’Alby mesme ont tué ung gentilhomme des miens, nommé Combenegie, qui estoit luy quatriesme, pour une querelle qu’il avoit. Et luy faisant acroire que c’estoit ung voleur y ayant mené le prevost et toute la justice, combien qu’ilz le deussent avoir amené prisonnier, l’ayant pris l’assassinerent. Ceulx des estats assemblés par voz seneschaulx, au contraire de l’instruction qu’il vous a pleue leur envoyer, telz et en tel nombre qu’ils ont voulu, demandent que je rende les villes, qu’elles ne servent de retraite à ceulx qui seront poursuivis par la chambre des grands jours. Cependant ils ne veullent porter aucuns friaiz d’icelles, qui est pour tesmoigner qu’ils ne la veullent point et qu’ils la craignent plus que ne font ceux de la Religion, demandans leur oster dix ou douze retraictes pour mieux leur courir sus ; et pour eux, toutes leur serviront de franchise. Je laisse cela à considerer et y pourvoir par vostre prudence, attendant tousjours la response aux remonstrances que dés le mois de febvrier nous vous avons envoyées par le sr de Boucharel.

Monseigneur, aprés vous avoir trés humblement baisé les mains, je prie Dieu vous donner, en trés parfaite santé, trés longue et trés heureuse vie.

Escript à Nerac, le xxiije jour de mars 1580.

Vostre trez humble et trez obeissant subject et serviteur,


HENRY.