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Messieurs, vous avoir en sa saincte protection et saulve-garde. De Nerac, le xvje jour d’octobre 1576.

Votre bien bon et affectionné amy,


HENRY.



1576. — 31 octobre.

Orig. – Arch. municip. de Bordeaux. Copie transmise par M. le secrétaire général de la ville.


À MESSRS LES MAIRE ET JURATZ DE LA VILLE DE BOURDEAULX, MANANS ET HABITANS D’ICELLE.

Messrs, J’ai receu du Roy mon seigneur des lettres, desquelles vous envoye copie, afin que suivant icelles vous donniés ordre à ce que les particulieres assemblées des Estats soient faictes en la forme que Sa Majesté desire. Et pour ce que je pense que les dictes assemblées auront jà esté faictes, si la forme n’a esté suivie ou qu’il en ait esté obmis quelque chose, vous adviserés de la reparer selon l’intention de Sa dicte Majesté, et le debvoir duquel vous estes obligés au bien et repos public, singulierement envers ceulx qui sont soubs vos charges ; considerant aussi que de ces assemblées et de ce que en reussira despend le repoz ou la ruine de ce Royaume. Qui nous doibt exciter à depposer toutes affections particulieres et n’embrasser que le service du Roy mon dict seigneur et le salut de nostre patrie, comme je fays de ma part, laissant tout le desplaisir que j’auroys eu occasion de recevoir du reffuz qui m’a esté faict de passer par vostre ville, combien qu’il ayt produict de maulvais effectz en l’endroict de plusieurs aultres villes de mon gouvernement ; à la seureté desquelles je pourvoiray le plus doulcement qu’il me sera possible, ne desirant sy non qu’elles soient conservées en l’obeissance du Roy, mon dict seigneur. Mais comme l’exemple de la vostre a donné cause à ce remuement[1], je vous prie aussy que, par ung contraire exemple, elles soient remises

  1. La ville de Bordeaux s’était refusée à recevoir le roi de Navarre, malgré son titre de gouverneur de Guienne. Voir sur ce point la lettre du 21 décembre suivant.