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Sous l’ample et rassurante rondeur du corps que vous voyez ici, il n’y a plus qu’un mâle, rien qu’un mâle. Je souffre à crier. La nuit, je m’éveille tout en sueur, et du fond des matelas écrabouillés je me demande si je ne vais pas barrir d’amour comme un éléphant dans une clairière.

Sur ma couche, je me dresse pareil à un dormeur qu’appellent des voix. Je m’habille et, quelle que soit l’heure je tire de son lit, pour qu’il m’ouvre la porte de l’hôtel, le malheureux gardien nocturne.

Ne prenez pas cet air entendu. Non, monsieur, non ce n’est pas cela… À Dieu plaise qu’une nuit je sorte pour aller où vous pensez. Ce serait peut-être la fin de mes tourments. Mais hélas ! je me suis laissé prendre au piège du désir insatisfait. Il me faut cette femme, et nulle autre !

Non seulement j’écarte avec horreur la pensée de me consoler chez les filles, mais que la plus noble, la plus chaste et la plus ardente des amou-