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Elle se leva tout à fait. Dans le contre-jour je vis qu’elle était nue sous la soie verte du peignoir, et ce que je vis de mes yeux, tandis qu’elle passait dans le carré lumineux d’une porte-fenêtre, c’était l’ombre d’un corps délicat et charmant, semblable, en tous points, à celui que j’avais imaginé, au cours de plusieurs rêves lascifs dont je vous épargnerai le récit détaillé.

Ce ne fut qu’un instant. Tout disparut, au moment où elle allait s’appuyer au mur près de la fenêtre.

Était-ce hasard ? Était-ce un jeu cruel ?

Elle se tenait, maintenant, très calme, devant moi, les mains croisées derrière le dos et, sur mes yeux, qui ne les pouvaient soutenir, elle fixait des regards remplis d’innocence.

Sait-on jamais, avec ces êtres-là ?

Il y eut un silence.

Puis elle dit :

— Ne soyez pas méchant… Il ne faut pas par-