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gagna. Et je me mis à pouffer comme elle, sans avoir les mêmes raisons. Cela dura un petit moment ; après quoi, nous nous trouvions debout l’un en face de l’autre, dans cet état de lassitude et de tristesse qui suit également les excès de l’amour et les convulsions du rire.

— Allons, c’est fini, asseyons-nous, dit-elle.

— Non, répondis-je d’un ton décidé. Je rentre chez moi ; pour ce soir, je vous ai, j’espère, assez amusé.

Elle prit son air sérieux, arrangea sa coiffure et donna quelques pichenettes aux dentelles de sa robe d’intérieur.

— C’est bien, dit-elle, à la fin. Je ne vous attache pas, mais je vous trouve bien susceptible.

J’ouvris la bouche pour me récrier. Mais elle continuait vivement :

— Vous êtes extraordinaire ! Je vous demande de passer quelques instants près de moi… dans ma chambre, cela pour la première fois. Aussitôt vous