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de l’Italie que j’ai reçu en plein visage les plus jaillissants éclats de rire de cette douce personne. Votre M. Paul Bourget en a de bonnes. Je voudrais le tenir un moment, là, entre quatre yeux, et lui demander où il a vu ce qu’il nous raconte dans ses bouquins. L’Italie, ah ! là là !

Mince avantage, monsieur, que celui de promener un amour déçu aux quatre coins de la terre. Il faudrait être plus stupide qu’un mulet d’excursion et plus mal renseigné qu’une agence de tourisme pour garder une âme de touriste dans de pareilles conditions. J’ai parcouru le monde avec un bandeau sur les yeux. Vous en doutez ? Je suis sûr que vous m’enviez ; vous vous dites : « À sa place, j’aurais tout de même profité de l’occasion et, puisqu’il n’en coûtait pas davantage, j’aurais, faute de mieux, possédé l’univers. » Peut-être me prenez-vous pour un sot. Sur ce point, vous pourriez avoir raison. Mais pour ce qui est des plaisirs du voyage, non. C’est plutôt à moi de vous envier.