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— Bien sûr, il vaut mieux le laisser, reprit-elle, les vivants en ont plus besoin que les morts.

Et, sans plus de façons, elle l’attira délicatement, et le jeta sur son bras, sans le plier. Francine était nue. On l’avait dépouillée même de la chemise où elle avait sué pour mourir. Rien ne voilait ses seins flétris, ses côtes aussi saillantes que des passementeries sur un dolman, l’ossature de ses larges hanches au fond desquelles son ventre glabre ne se soulevait plus. Ses jambes émaciées, très-grosses aux genoux et aux chevilles, ressemblaient à de l’ivoire vieilli. Un mince porte-bonheur en cuivre, quelque souvenir d’amour sans doute, cerclait encore son poignet droit. Et comme les