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« Deux angles droits sont égaux et inégaux entre eux. »

Mais le même père choisira peut-être, pour faire l’éducation morale de ce même fils, un professeur qui dira :

« Le catholicisme est une excellente institution, et le protestantisme aussi. »

On dirait que nous voulons améliorer l’Être, en le mélangeant avec le néant, et corriger, par la largeur de l’esprit moderne, l’étroitesse antique de l’Infini.

Voici une autre contagion, ou une autre face de la contagion, que je recommande à l’attention des penseurs :

L’orgueil et l’absurde sont deux mots synonymes. L’orgueil est l’absurde dans le cœur.

L’erreur d’Hegel occupe, dans le désordre intellectuel, cette première place qui est celle de l’orgueil dans le désordre moral. L’orgueil dit : le néant, c’est l’Être. Hegel ne parle pas autrement ; Satan non plus. Et la formule de l’orgueil est la formule de l’absurde. M. Blanc de Saint-Bonnet a dit, en parlant de l’homme, cette parole profonde et mémorable :

« Rompant avec Dieu, qui lui demande de conserver l’humilité, de tenir ouvert ce canal du consentement par lequel il reçoit avec mérite l’existence, il brise sa racine dans l’Être rend divinement impossible sa croissance et sa perfection. L’humilité est la plus grande preuve de sens que puisse donner l’Être créé, ce que nous nommerions sa plus haute métaphysique. »