Page:Heine - Poëmes et légendes, 1861.djvu/393

Cette page n’a pas encore été corrigée


Le tricot rappelle l’ancien temps des Funken, de cette milice urbaine, de ces guerriers héroïques de Cologne qui tricotaient dans leurs guérites.

Dans leurs mains, le fer ne se rouillait jamais. Si Cobès devient empereur, il ressuscitera certainement les Funken. La vaillante troupe entourera son trône en qualité de garde impériale.

Il pourrait bien lui prendre fantaisie d’envahir la France à leur tête, pour rendre à l’Allemagne l’Alsace, la Bourgogne et la Lorraine.

Cependant ne craignez pas qu’il fasse la guerre, il restera chez lui ; une mission pacifique l’enchaîne : c’est l’accomplissement d’une grande idée, l’achèvement de la cathédrale de Cologne !

Mais sitôt la cathédrale achevée, Cobès se fâchera, et l’épée à la main il demandera des comptes aux Français.

Il leur prendra l’Alsace et la Lorraine et en fera la restitution à l’empire ; il entrera aussi en vainqueur dans les champs de la Bourgogne — sitôt la cathédrale achevée !

Allemands, si vous persistez dans vos désirs, si vous voulez absolument un empereur, que ce soit un empereur du carnaval de Cologne, et qu’il s’appelle Cobès Ier !

Les fous de la joyeuse société du carnaval de Cologne,