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et les friperies de pourpre fanée, enfin l’ancienne garde-robe de l’empire d’Allemagne, aujourd’hui rouillée et moisie.

La Sommelière, à cette vue, branle tristement la tête, et soudain elle s’écrie avec dégoût : Tout cela pue horriblement.

Tout cela sent les crottes de rats, tout cela est gâté, pourri, et dans ces fiers oripeaux fourmille aujourd’hui la vermine.

Il paraît que sur cette hermine, sur ce vieux manteau du couronnement, toutes les chattes du quartier du Roemer sont venues faire leurs couches.

Épousseter tout cela ne servirait de rien. Que Dieu ait pitié du futur empereur ! Le manteau du couronnement, lui donnera des puces pour sa vie entière.

Et vous le savez, lorsque l’empereur a une démangeaison, tous les peuples de l’empire se grattent. Ô Allemands, je crains que les puces impériales ne vous coûtent plus d’un thaler.

Mais pourquoi parler d’empereur et de puces ? Le vieux costume est fané et pourri. Pour un temps nouveau, il faut de nouveaux habits.

Le poëte allemand d’ailleurs l’a dit avec raison à Barberousse dans la caverne du Kyffhaüser : — À considérer