d’enragés, et mainte belle noire entoure voluptueusement de ses bras le corps nu de son compagnon. — À travers ce vacarme retentit plus d’un gémissement.
Le garde-chiourme est maître des plaisirs ; il stimule à coups de fouet les danseurs fatigués et les excite à la joie.
Et trara-trara ! et dumdum-dumdum ! Le tapage attire du fond des flots les monstres de la mer, endormis de leur stupide sommeil.
Encore engourdis, ils arrivent ; ce sont des requins, des centaines de requins ; ils lèvent les yeux vers le navire et restent tout ébahis d’étonnement.
Ils se sont cependant aperçus que l’heure du déjeuner n’est pas encore venue ; ils bâillent et ouvrent leur gueule jusqu’au fond ; leurs mâchoires sont plantées de dents pointues comme une scie.
Et encore trara-trara ! et dumdum-dumdum ! La danse ne s’arrête pas. Les requins, d’impatience, se mordent eux-mêmes la queue.
Je crois qu’ils n’aiment pas la musique, comme beaucoup de leurs pareils. Ne te fie à aucun animal qui n’aime pas la musique, dit le grand poète d’Albion.
Et trara-trara ! et dumdum-dumdum! La danse va toujours. Mynher van Koek est assis près du grand mât, et il joint les mains en priant :