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3

La farouche violence de mon amour, qui se taille un chemin à travers les rochers, ne pouvait convenir à la mollesse et à la tiédeur de ton âme.

Toi, tu n’aimais que les grandes routes de l’amour, et je t’y vois fort bien marcher au bras de ton mari, comme une brave femme enceinte.


4

— Ô ma gracieuse demoiselle, veuillez permettre au fils malade des Muses que je suis, de reposer ma tête alourdie de poète sur votre poitrine de cygne.

— « Monsieur ! comment pouvez-vous oser me dire en société des choses pareilles ? »


5

Puisque tu m’as meurtri les lèvres de baisers, baise-les encore pour les guérir. Et si tu n’as pas terminé ce soir, il n’importe, rien ne presse.

Tu as encore toute la nuit, ma bien-aimée la plus aimée ! On peut, dans une nuit entière, échanger de nombreux baisers et goûter beaucoup de bonheur.


6

Tandis qu’elle m’enlaçait et, tendrement, me pressait contre elle, mon âme s’envola vers le ciel ! Je la laissai s’envoler, tandis que je sirotais le nectar sur ses lèvres.


7

Oui, mon ami, sous ces tilleuls, tu peux satisfaire ton cœur. Tu trouves réunies ici les plus jolies de toutes les femmes.

Elles fleurissent en grâce et en tendresse dans leurs robes de