Page:Heine - Œuvres de Henri Heine, 1910.djvu/117

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Patience ! il expirera, cet écho de mes douleurs, et un nouveau printemps de lieder germera de mon cœur guéri.


46

L’heure est venue d’être raisonnable et d’en finir avec toutes ces folies. Il y a si longtemps que, tel qu’un histrion, je joue la comédie avec toi.

Des décors magnifiques étaient peints dans le grand style romantique ; mon manteau de chevalier brillait comme de l’or ; j’éprouvais les plus fins sentiments.

Et maintenant j’ai renoncé fort sensément à ces folles sornettes : pourtant je suis toujours malheureux, comme si je jouais toujours la comédie.

Mon Dieu ! Tout en badinant, j’exprimais à mon insu ce que je ressentais ; et c’est avec la mort dans l’âme que je jouais le gladiateur mourant.


47

Le roi Wiswamitra ne connaît ni repos ni trêve. Par la pénitence et le combat, il veut conquérir la vache de Wasischta.

Ô roi Wiswamitra, quel bœuf tu fais ! Tu guerroies et fais pénitence, et tout cela pour une vache !


48

Mon cœur, mon cœur, ne sois plus oppressé, supporte ta destinée. Un nouveau printemps te rendra ce que t’a arraché l’hiver.

Et que de biens te sont restés ! Combien le monde est beau encore ! Et tout ce qui te plaît, mon cœur, tu as le droit de l’aimer !


49

Tu es telle qu’une fleur, si charmante, si belle et si pure ! Je te contemple, et la tristesse se glisse dans mon cœur.