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il ne l’attire ni ne le repousse comme quelque chose qui lui est étranger, mais, au contraire, comme quelque chose qui lui est intimement uni, et qui fait partie intégrante de lui-même ; ce qui veut dire que ce qu’il attire et ce qu’il repousse, ce sont d’autres centres comme lui. Et c’est ce qu’on peut déjà voir, bien qu’imparfaitement, dans la chute[1]. Car le corps, qui tombe, ne tombe que parce qu’il est à la fois uni à son centre, et séparé de lui ; de telle sorte qu’en tant que séparé, il est repoussé, et en tant qu’uni, il est attiré[2]. Et comme c’est son centre qui l’attire et le repousse, c’est par la ligne des centres, ou mieux encore, en tant qu’il est lui-même un centre, qu’il est attiré et repoussé. Car ici le rapport ne peut être que de centre à centre.

Et ce doit être le même centre qui attire et repousse. S’il y avait, en effet, deux centres différents, un centre d’attraction et un centre de répulsion, il y aurait non-seulement deux centres, mais trois, puisqu’il faudrait supposer un troisième centre qui unît les deux premiers. Car les deux centres sont en rapport, et dans un rapport tel que l’un ne saurait se concevoir sans l’autre, de telle

  1. Car ce n'est que dans le mouvement absolument libre, ou des corps célestes que se trouve réalisée l'unité des centres. Voy. § 269 et suivants, et plus bas, chap. VII.
  2. Ici nous distinguons ces deux moments pour rendre plus intelligible notre pensée. Mais, suivant la dialectique absolue, il faudrait dire qu'il est attiré et repoussé, en tant que séparé, et en tant qu'uni. Car, en tant que séparé, il n'est pas seulement repoussé, mais il est aussi attiré, puisque l'attraction suppose la séparation ; et, en tant qu'uni, il n'est pas seulement attiré, mais il est aussi repoussé, car deux objets ne s'unissent qu'autant qu'ils se repoussent