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Tels sont les traits principaux de la théorie avec laquelle on explique l’action réciproque des planètes et leurs mouvements.

Mais d’abord nous ferons remarquer qu’à côté de la quantité et des rapports quantitatifs, qui sont, eux aussi, il ne faut pas l’oublier, des déterminations logiques, il y a d’autres déterminations logiques qui entrent dans la composition de ces êtres, de ces rapports et de ces mouvements. Par exemple, il y a le même et l’autre, l’identité et la différence, l’égal et l’inégal. Ainsi, deux planètes, comme deux êtres quelconques, ne peuvent être deux, ni être en rapport qu’autant qu’elles sont chacune elle-même, et autre qu’elle-même. Et ce rapport du même et de l’autre est la condition logique et absolue de tout autre rapport ultérieur. Soit, par exemple, le corps A et le corps B. Le corps A est d’abord le même, ou un même, s’il nous est permis d’ainsi nous exprimer. Mais il n’est un même qu’autant qu’il est un même d’un autre, ou (comme on dirait avec une expression plus usitée, mais moins exacte, parce qu’elle ne montre pas le rapport intrinsèque, des deux termes) en face d’un autre, et étant un même d’un autre, il est autre que cet autre, et celui-ci, en tant qu’autre, est aussi un même, et un même de l’autre, de sorte qu’il est un même du même, et un autre de l’autre. Et c’est là leur rapport et leur unité ; et ce rapport, nous le répétons, est présupposé par tout autre rapport soit purement quantitatif, soit physique, ou autre. Car, pour que deux planètes s’attirent, ou se repoussent mathématiquement, suivant un certain nombre et une certaine figure, il faut qu’elles soient marquées de ce double caractère,