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des idées, et que telle force n’est d’abord, et qu’ensuite elle n’est grande ou petite, égale ou inégale que par la présence de ces idées, suivant ces idées, et autant que ces idées sont, vous sortez du domaine de la réalité, et vous tombez dans celui de l’imagination, ou des formes vides de la pensée. Et ainsi la pensée, et ces formes immuables et absolues de la pensée, sans lesquelles on ne saurait rien penser ni connaître, ni principes ni phénomènes, ni cause ni effet, ni forces ni manifestations de la force, ne sont que des flatus vocis, des non-entités. Si l’on se représentait ainsi la question, nous croyons qu’on reculerait devant une telle conséquence, et qu’on serait amené à étudier plus attentivement la nature et la fonction de la pensée et de l’idée.

Et en effet, lorsqu’on parle de formes et de lois, nous parle-t-on des lois accidentelles, ou des lois essentielles de la nature ? Si l’on nous parle des lois accidentelles de la nature, on ne sort pas seulement du domaine de la science, mais de celui de la nature elle-même. Car la nature, comme en général un être quelconque, ne peut exister qu’en vertu de formes qui lui sont essentielles, et qui la constituent ce qu’elle est. Il y a donc des formes essentielles de la nature. Or, ces formes ne sont ni ne peuvent être que des formes purement intelligibles, c’est-à-dire des idées, lesquelles sont non-seulement des formes, mais des êtres et des forces, en ce sens qu’elles constituent une partie intégrante de la nature, et que la nature ne saurait exister hors d’elles.

Ce qui fait que cette présence de la logique dans la nature, en tant que force, ou détermination essentielle de