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l’esprit doivent être ainsi constitués, que l’un soit fait pour l’autre, que l’un soit dans l’autre, et que l’un sans l’autre ne puisse ni être, ni être pensé. Car dans tout système, nous le répétons, et dans tout organisme chaque élément est lui-même et autre que lui-même, et il n’est lui-même qu’en étant autre que lui-même, et réciproquement, il n’est autre que lui-même qu’en étant lui-même. Quel est le rapport de la logique et de la nature avec l’esprit, et quelle est l’unité de ces trois termes ? C’est là un point qui trouvera sa place dans la philosophie de l’esprit, car l’esprit est le moyen terme qui achève le mouvement de l’idée, et où la logique et la nature trouvent leur unité[1]. Ici, il suffira, pour l’objet que nous nous proposons, de montrer le rapport de la logique et de la nature, c’est-à-dire de montrer : 1° que la logique est dans la nature, et qu’elle y est comme partie intégrante, et 2° ce en quoi la nature se distingue de la logique.

1° Et d’abord nous ferons remarquer que la connaissance mathématique de la nature est comme un témoignage et une constatation, en quelque sorte, matérielle et irréfléchie de la présence de la logique dans la nature. Car la quantité est un moment ou une catégorie de la logique, et, par conséquent, tous les rapports de quantité dans la nature sont des rapports idéaux et logiques[2]. Les mathématiques appliquées ne sont que l’expression de ce rapport, du rapport, voulons-nous dire, de la logique

  1. C'est du reste un point que nous avons déjà examiné, Introduction à la Philosophie de Hégel, et Introduction à sa Logique. Conf. aussi plus bas, chap. IX.
  2. Voy. Logique de Hégel, § 99 et suiv., et plus bas, chap. X