Page:Hegel - Philosophie de la nature, trad. Vera, tome 1, 1863.djvu/59

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

définiment diminuer. Il en est de même des polarités électriques, magnétiques et autres[1].

L’entendement Voit la différence et l’opposition, et il ne voit pas l’unité, ce qui fait qu’il ne saisit qu’un aspect de l’être, et que l’être réel et concret lui échappe. Et, par là même qu’il ne saisit pas l’unité, il ne déduit pas les termes suivant la déduction absolue, c’est-à-dire en retrouvant un terme dans un autre, un terme opposé dans un autre terme opposé, et dans les deux termes opposés, leur unité, mais où il sépare violemment les termes, dans l’impuissance où il est de les réunir, ou, lorsqu’il les rapproche, parce que, ainsi que nous l’avons fait observer, il ne peut ne pas les rapprocher, il les juxtapose, et puis, au lieu de les unir dans un principe commun, il cherche à chacun d’eux un principe distinct. C’est ainsi qu’il attribue au mouvement centripète et au mouvement centrifuge deux principes ou deux origines distinctes, de même qu’il ne Voit dans deux armées qui se battent, ou dans le mien et le tien que l’antagonisme de forces, ou d’intérêts opposés. Ce qu’il faut dire, c’est qu’il y a antagonisme et accord, différence et unité. Deux armées ne se battent pas seulement parce qu’elles diffèrent, mais parce qu’il y a un principe ou un intérêt commun qui fait l’objet de leur différence, qui les anime et les stimule toutes les deux, et où elles viennent se rencontrer et se heurter comme dans une commune limite. Là où cette limite n’existe pas, les armées ne se battent point. Et la lutte qui constitue le véritable

  1. Voy. Logique de Hégel, première partie, § 99 et suiv., L'Hégélianisme et la philosophie, chap. IV, p. 62 et suiv., et plus bas, chap. VI