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matique[1]. Par conséquent, nous n’ajouterons ou ne rappellerons ici que les considérations qui doivent mettre en lumière la thèse que nous voulons établir.

Le Système ou l’unité systématique est la vraie unité, en ce qu’elle enveloppe la multiplicité et la différence, et qu’en les enveloppant, elle les unit et les concilie. On petit aussi considérer un système comme un rapport, en ce qu’il fait l’unité des termes différenciés. Et il est une métamorphose en ce que les termes qu’il renferme sont d’une part eux-mêmes, et d’autre part en se combinant, ils deviennent autres qu’eux-mêmes, et ils se transforment. Enfin un système est ce qu’il y a à la fois de plus simple et de plus complexe : complexe par le nombre des éléments et des rapports dont il se compose ; simple par l’unité de la loi ou du principe dans lequel ces éléments et ces rapports se trouvent enveloppés. C’est là ce qui constitue la simplicité, la beauté et la profondeur de la pensée, de la raison et de l’Univers. Ainsi, on peut dire, que là où il y a système, il y a aussi la raison, et que là où il n’y a pas de système, la raison est absente. Par conséquent, la raison n’est dans la nature qu’autant que la nature est un système ; et cette identité que nous avons indiquée entre la raison et l’unité, n’est autre chose que l’identité de la raison et de l’unité systématique de la nature. Et, en effet, dans un système ou les termes qui le composent sont rassemblés au hasard, on ne sait par quelle force ni suivant quelle loi, ou bien ils sont Unis suivant leur constitution intrinsèque

  1. Voy. Introduction à la Philosophie de Hégel, chap. III, § 2, et Introduction à la Logique, vol. I, chap. XI.