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des mots, qui n’ajouteront rien à la réalité de leurs parties, ou de leurs éléments composants.

Mais d’abord il n’est pas vrai que l’unité et l’identité de l’ancienne logique constituent l’unité et l’identité réelle soit de la pensée, soit de l’être. L’identité réelle et concrète est un rapport. L’identité de deux fluides n’est pas le fluide à l’état indéterminé ou, comme on dit, latent, mais le fluide tel qu’il se montre dans l’étincelle ; l’identité du son n’est pas non plus le son non différencié, mais l’harmonie, c’est-à-dire ce rapport où les sons opposés et discordants viennent s’unir et comme se fondre dans une forme commune, qui fait leur rapport. Un être n’est pas identique avec lui-même en excluant toute différence, car en ce cas il ne serait ni identique ni différent, puisque tout ce qu’on pourrait dire de lui c’est qu’il est ; mais il est identique avec lui-même en enveloppant les différences dans l’unité de sa nature. Le centre n’est pas identique avec lui-même en n’étant centre de rien, mais par sa connexion avec la circonférence ou avec les forces dont il est le centre. Et, à cet égard, on peut dire que la fraction vaut mieux que l’unité abstraite, car c’est une unité concrète ou un rapport qui enveloppe l’unité abstraite et la dualité. Et il n’est pas exact non plus de dire que a = a’+a’’+a’’’+… ou que la combinaison de deux lignes ou de deux forces soit une résultante ; car il y a dans a ce qui n’est pas dans a’+a’’+a’’’, etc., et c’est précisément parce que a est autre chose que les quantités partielles en lesquelles on le décompose qu’il peut les toutes contenir. Une armée n’est pas un soldat + un autre + un autre soldat, pas plus que l’être organique n’est un membre + un autre