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par rapport à cet être. C’est cet être même dans sa forme universelle, invariable et absolue. Par conséquent, penser l’idée de la nature c’est être la nature, et l’être d’une manière plus vraie et plus parfaite que ne le sont les choses de la nature ; ce qui fait que la nature atteint dans la pensée sa forme et son existence absolue. C’est là ce que nous entendions lorsque nous disions que tout ce que touche la pensée, elle l’idéalise. Elle l’idéalise, c’est-à-dire elle l’élève à sa plus haute existence. S’il en est ainsi, la connaissance de la nature consistera dans la connaissance de son idée, et cette connaissance constituera par cela même la finalité dernière de la nature.


CHAPITRE III.
RAPPORT DE LA NATURE ET DE LA PENSÉE.

Afin d’entrer plus avant dans la notion de la science de la nature, commençons par déterminer de quelle façon nous devons nous représenter le rapport de la nature et de la pensée.

Il y a deux espèces de rapports : il y a des rapports extérieurs et accidentels, il y a des rapports intrinsèques et nécessaires. La roue qui tourne n’a qu’un rapport accidentel avec la main qui la fait tourner. Mais si l’on suppose que la roue est faite pour tourner, et qu’il n’y ait que la main qui puisse la faire tourner, le rapport changera, et à la place d’un rapport accidentel, on aura un rapport nécessaire, c’est-à-dire un rapport où la main sera con-