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mot dans un sens plus limité, c’est-à-dire dans le sens d’une ordonnance systématique de la science de la nature, dans ce sens non plus il n’y a pas correspondance entre le mot et la chose ; car l’œuvre de Humboldt n’est point un système. Qu’est-ce en effet, que le Cosmos ? C’est un tableau riche, varié et animé de la nature, rehaussé par de vastes connaissances d’érudition. Ce mérite, nous sommes le premier à le reconnaître. C’est beaucoup, nous dira-t-on. Oui, c’est beaucoup si l’on s’en tient au point de vue de l’exposition et de l’art. Mais c’est bien autre chose lorsqu’on le juge du point de vue strictement scientifique, qui est, selon nous, le vrai point de vue auquel il faut se placer en jugeant une œuvre scientifique. Or, considéré sous cet aspect, le Cosmos n’offre ni originalité, ni profondeur. Si nous devions le définir, nous dirions que c’est un livre qui ne peut satisfaire ni ceux qui savent, ni ceux qui ne savent point. Il ne peut satisfaire, voulons-nous dire, ceux qui sont versés dans les matières qui y sont traitées, car il ne leur offre, en quelque sorte, que les éléments de la science. Il ne peut satisfaire non plus ceux qui sont étrangers à ces matières, parce qu’on n’y trouve pas les détails et les développements nécessaires pour les y initier. Vu ainsi, le Cosmos se réduit, à notre avis, à une espèce de Manuel, ou Book of reference, comme disent les Anglais, c’est-à-dire à un livre qui contient des indications utiles, et qui est bon à consulter pour y trouver des renseignements. Ce jugement pourra paraître sévère. Si nous nous trompons, qu’on nous le dise, et qu’on nous le prouve.

Quant à Hégel, la haute valeur scientifique de sa Philo-