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où toutes ces parties et tous ces principes sont déduits et démontrés à l’aide d’une méthode supérieure, ou, selon nous, de la vraie et absolue méthode.

Et ce n’est pas déjà un médiocre mérite, ce nous semble, que d’avoir réalisé, ne fût-ce qu’imparfaitement, cette unité de la science qui est cet idéal auquel aspiraient Platon et Aristote, ou, pour mieux dire, qui est l’idéal même de la science. Et il nous semble aussi, et pour cette même raison, que la Philosophie de la nature, qui offre la première véritable systématisation de la nature, aurait dû attirer davantage l’attention non-seulement des philosophes, mais des physiciens, ne fût-ce que pour la discuter et la combattre, si ce n’est pour en faire leur profit. Et qu’il nous soit permis à cet égard de rapprocher l’œuvre de Hégel, et un livre qui a fait, dans ces derniers temps, tant de bruit : le Cosmos de Humboldt, voulons-nous dire. Nous ne sommes pas surpris qu’on ait fait tant de bruit autour de l’œuvre de Humboldt, et que l’œuvre de Hégel soit jusqu’ici demeurée presque ignorée. C’est assez le cours ordinaire des choses ; et nous serions tenté de répéter, à ce sujet, le mot de Bacon, que les corps légers flottent à la surface, tandis que les corps plus compactes et plus solides sont précipités au fond. Nous n’en sommes pas surpris, mais nous nous en plaignons, et nous regrettons surtout qu’il ne se soit pas élevé en Allemagne des voix pour protester en quelque sorte, en faisant ce même rapprochement, et les remarques que ce rapprochement nous a naturellement suggérées. Voyons. Et d’abord, nous avons toujours pensé que l’idée même du Cosmos avait été suggérée à Humboldt par la philosophie de