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et tes autres armes ; quant à cette peau de lion, je m’en ferai une paire de gants.

— Eh bien ! viens donc l’arracher de mes épaules, cette peau de lion, » répliqua Hercule en levant son arme favorite.

Alors le géant, transporté de rage et grinçant des dents, s’avança. Chacun de ses pas décuplait sa vigueur, et il laissa tomber son sapin sur Hercule avec une violence épouvantable. Celui-ci para le coup avec sa massue, et, plus adroit que son adversaire, lui en assena sur le crâne un coup si terrible, que l’homme-montagne tomba à plat sur le terrain. Les pauvres petits Pygmées furent glacés d’effroi ; car ils n’avaient jamais pu s’imaginer qu’il existât dans le monde entier un être comparable à leur frère pour la vigueur. Mais le géant ne fut pas plus tôt abattu qu’il bondit de nouveau, dix fois plus robuste, et avec une expression de fureur qui faisait frémir. Il dirigea un autre coup contre Hercule : mais, aveuglé par la rage, il ne l’atteignit pas, et frappa seulement sa pauvre et innocente mère la Terre, qui gémit et trembla sous ce choc extraordinaire ! Le sapin s’enfonça si profondément et resta si solidement fixé dans le sol, qu’avant de laisser à Antée le temps de l’en arracher, le héros déchargea encore un coup de sa massue entre les deux épaules de son agresseur ; et telle était la puissance du bras d’Hercule, que le géant poussa